Chemins de halage L’ADAV fait rouler les élus

MARDI 3 OCTOBRE, l’ADAV avait convié à une visite technique des chemins de halage élus et responsables de LMCU (Lille Métropole Communauté Urbaine), ENLM (Espace naturel Lille Métropole), VNF (Voies navigables de France), et des Conseils Général et Régional. Une quinzaine d’entre eux avait répondu à l’invitation et accepté d’emprunter à vélo, de Tourcoing à Wasquehal, les berges du canal de Roubaix.

Ceux-ci ont ainsi pu constater que, faute d’une signalétique adaptée, il est possible d’ignorer que l’on peut joindre Wasquehal et Tourcoing (ou Roubaix) à vélo sans rencontrer de voitures. L’absence de communication entre le réseau cyclable purement urbain et les chemins de halage n’est qu’un des nombreux problèmes évoqués par l’ADAV. Car, une fois rejoint le canal, les obstacles à la circulation sereine des cyclistes ne manquent pas : bordures, escaliers, intersections non aménagées avec les routes, revêtement inadapté...

Pour quelles obscures raisons l’usager est-il ainsi méprisé ? Comme souvent, c’est la faute à personne..., et la multiplicité des intervenants sur ces domaines, entre VNF, LMCU, le Conseil Général ou même l’État suivant qu’il s’agisse de l’aménagement des berges, de la signalisation, des routes ou des passerelles a longtemps été l’occasion rêvée de ne rien faire ou d’attendre. Un transfert de compétence est néanmoins en cours depuis 2002 de VNF vers l’ENM ; il devrait s’achever à la fin du mois, ce qui permettra d’autoriser officiellement la circulation des cycles sur les chemins de halage où elle est théoriquement interdite selon une loi de 1932...

Si la majorité des points noirs rencontrés sur le trajet étaient suffisamment flagrants pour que la nécessité de leur traitement rapide soit une évidence aux yeux de tous, il reste deux questions essentielles à propos desquelles l’ADAV n’a malheureusement pas encore réussi à convaincre :

 Il est impératif que les chemins de halage, dont notre région a la chance de posséder un vaste réseau, ne soient pas considérés seulement comme des itinéraires de loisir, mais également traités comme des itinéraires utilitaires domicile-travail ou domicile-école par exemple. Cela a des conséquences importantes sur la qualité des accès, sur la continuité et la signalisation, et aussi, c’est le second point, sur la nature du revêtement.

 Actuellement, la quasi-totalité des voies sur berges se voit revêtue de ce qu’il est convenu d’appeler du « stabilisé » ou « sable de Marquise ». Ses quelques avantages (aspect « écologique », coût modique, souplesse appréciée par les coureurs à pied) ne font guère le poids face à ses graves défauts et insuffisances : rétention d’eau et ornières (ce stabilisé est bien instable...) le rendant difficilement praticable par les rollers ou personnes à mobilité réduite, risque accru de crevaisons (il s’agit en fait de « gravillon de Marquise »...), résistance au roulement, bruit (essayez de marcher silencieusement sur ce sol...), la liste est longue et l’usager sortira trop souvent crotté d’une bien courte excursion...
L’ADAV réclame donc énergiquement que les halages bénéficient comme en Belgique d’un revêtement dur et lisse au moins sur l’une des deux berges. Près de chez nous, les accès au centre-ville de Courtrai par la Lys sont à cet égard exemplaires. Les piétons et cyclistes ont aussi droit à un minimum de confort ; imagine-t-on le boulevard périphérique en pavés ?

Nous laisserons la conclusion au journal Nord Éclair qui relatait longuement cette journée dans son édition du 4 octobre 2006 sous la plume d’Amandine Sellier : « Il a fallu 5 ans pour arriver à ce stade. Espérons que cette petite promenade à vélo incitera élus et techniciens à mettre les bouchées doubles... »