Créé par décret en date du 6 mars 2006, le Centre d’analyse stratégique remplace l’ancien Commissariat général au Plan.
Son directeur général siège au sein des principales instances interministérielles. C’est donc une structure directement rattachée aux services du 1er ministre.
Sa mission consiste à éclairer le Gouvernement français dans la définition, et dans la mise en œuvre, de ses orientations stratégiques (aussi bien dans le domaine économique, social, environnemental que culturel).
Voici, ci-dessous, les principaux extraits du rapport « Les nouvelles mobilités. Adapter l’automobile aux modes de vie de demain. »
Ce document de travail, destiné au Gouvernement, a été rendu public le mardi 30 novembre 2010.
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Comme on pourra le lire, ce rapport du Centre d’analyse stratégique émet des propositions, très judicieuses et fort intéressantes, qui permettraient de réorienter, radicalement, les politiques de déplacements...
Les nouvelles mobilités
Adapter l’automobile aux modes de vie de demain
( EXTRAITS )
Longtemps symbole de liberté et de réussite sociale, l’automobile semble, en quelques années, avoir déserté l’imaginaire des jeunes générations - au point même que sa possession ne constituerait plus une priorité et correspondrait, désormais, à une notion de plaisir perdu.
Ainsi à Tokyo, seuls 25 % des 20/30 ans déclaraient vouloir posséder une voiture en 2007, alors qu’ils étaient encore 50 % en 2000 !
En 2009, 79 % des Européens et 62 % des Français considéraient que la possession d’une voiture était devenue une contrainte.
Confrontés à de multiples enjeux (changement climatique, renchérissement des prix de l’énergie, équité sociale, etc.), nous devons repenser la place de l’automobile dans notre société.
Il s’agit d’inventer de nouvelles formes de mobilité et de retrouver les dimensions de liberté et de plaisir, qui doivent être associées à nos déplacements.
Les politiques d’usage du vélo en France pourraient être beaucoup plus développées et étendues.
Mais elles impliquent, de la part des autorités locales gestionnaires des réseaux routiers, une inversion hiérarchique des usages de l’espace public, afin de dégager, dans les périmètres concernés, des itinéraires confortables et sécurisés de circulation pour les deux-roues non motorisés (auxquels il faut ajouter les remorques, les tricycles et quadricycles sans moteur, sauf assistance électrique), ainsi que des facilités de stationnement à proximité immédiate des gares ou dans les espaces d’activités urbaines, sans oublier la protection contre le vol et le vandalisme.
Au-delà du nécessaire développement des transports collectifs, il nous faut désormais promouvoir les petits véhicules légers (à deux, trois ou quatre roues), les véhicules électriques ou hybrides rechargeables, dont la part ne devrait cependant pas dépasser 10 % à 15 % des ventes à l’horizon 2020, l’automobile partagée, la redécouverte du vélo (avec assistance électrique si besoin), l’information en temps réel de l’usager.
Notre mobilité future ne proviendra pas d’une solution unique mais de la conjugaison d’innovations multiples.
Cette évolution reposera le plus souvent sur l’initiative privée mais les pouvoirs publics devront l’accompagner. Il leur faudra notamment :
– organiser le dialogue entre des constructeurs automobiles aux ambitions mondiales et des collectivités territoriales désireuses de mettre en place de nouvelles formes de mobilité ;
– donner aux autorités organisatrices de transports les compétences nécessaires pour favoriser le développement de nouvelles mobilités ;
– repenser le partage de la voirie et de l’espace public, au profit du vélo, de véhicules propres peu encombrants, des transports collectifs, tout ce qui constitue les “nouvelles mobilités” ;
– faciliter l’arrivée de nouveaux opérateurs et services de mobilité par la mise à disposition locale d’espaces publics et par l’adaptation de réglementations nationales ;
– faciliter le développement de services d’information adaptés aux nouvelles mobilités et à la société numérique.
La conception et la mise en œuvre de ces nouvelles mobilités devront être adaptées aux différents territoires en fonction de leur densité, de leur géographie, de leur activité et des attentes et initiatives des populations. Grandes agglomérations denses, territoires péri-urbains, villes moyennes, espaces à dominante rurale, tous ces espaces si divers demandent des solutions diverses. Elles seront avant tout “portées” par les usagers eux-mêmes, en tant que consommateurs prescripteurs, producteurs de richesses, porteurs d’une vision territoriale et “inventeurs” de leur propre mobilité.
Elles devront être soutenues au niveau local pour faciliter l’organisation des services de mobilité correspondants, qu’il s’agisse des itinéraires-vélo généralisés, des services d’autopartage ou d’information multimodale,...
Recommandation n° 5 : conformément à la loi de programmation issue du Grenelle de l’environnement, élargir aux services de mobilité les compétences des actuelles autorités organisatrices de transports, dont la dénomination deviendrait “Autorités organisatrices de transports et de mobilité durables”.
Recommandation n° 11 : adopter un objectif de 10 % à 20 % de part des déplacements à vélo selon les territoires. À cette fin, l’État devrait favoriser de nouvelles expérimentations et diffuser les expériences réussies de partage de l’espace public.
Informations complémentaires :
http://www.strategie.gouv.fr/article.php3?id_article=1285