Droit au vélo réagit à l’accident grave qui s’est déroulé hier rue du Faubourg d’Arras à Lille, en espérant qu’une décision politique soit prise rapidement pour y remédier.
Le contenu du communiqué envoyé à la presse :
Nous avons appris hier l’accident survenu entre un automobiliste et un piéton rue du Faubourg d’Arras à Lille par l’article paru dans la Voix du Nord le jour même. Le dernier paragraphe relate les réactions des riverains qui « se sont rassemblés pour dénoncer la dangerosité de la rue du Faubourg-d’Arras en général – une des dernières autoroutes urbaines, sans voies cyclables. »
Depuis plus de deux ans, et suite à la réfection de la chaussée, nous avions sollicité le Département, Lille Métropole et la Ville de Lille pour obtenir la réalisation rapide de bandes cyclables ou de couloirs bus + vélo de manière à sécuriser et favoriser les déplacements des cyclistes, des transports en commun mais également des piétons en passant d’une logique d’autoroute urbaine à celle d’une rue au trafic automobile maîtrisé.
Cet axe, inscrit au Plan de Déplacements Urbains (PDU) de Lille Métropole et au schéma cyclable départemental, draine un trafic important et dangereux pour les usagers vulnérables.
La proposition d’un couloir bus ouvert aux vélos nous semble être une solution pertinente au vu du nombre important de lignes de bus empruntant cet axe. Malheureusement, la volonté politique paraît manquer pour sa réalisation et le statu quo reste de mise depuis près de 3 ans, certainement en raison des risques de congestion qu’elle occasionnerait !
Depuis, à part le marquage des passages piétons, rien n’a été fait !
Sa configuration actuelle, au gabarit d’une deux fois deux voies auto non marquées, ne permet pas aux cyclistes et aux piétons son utilisation dans des conditions de sécurité. Il s’agit pourtant d’une liaison directe, passage obligé entre le centre-ville de Lille, Lille Sud, Fâches Thumesnil et Wattignies. La Porte d’Arras, dont les cheminements piétons et cyclistes sont également à revoir, accueillera prochainement un nouveau collège.
Conserver le statu quo actuel est contraire aux objectifs du PDU dont l’objectif est d’augmenter les parts modales des cyclistes et des transports en commun.
Il nous semble indispensable de requalifier immédiatement cette route en rue !
Pour rappel, un simple marquage suffirait dans un premier temps à sécuriser cet axe et répondre aux obligations de l’article L228-2 du Code de l’Environnement :
À l’occasion des réalisations ou des rénovations des voies urbaines, à l’exception des autoroutes et voies rapides, doivent être mis au point des itinéraires cyclables pourvus d’aménagements sous forme de pistes, marquages au sol ou couloirs indépendants, en fonction des besoins et contraintes de la circulation.
L’aménagement de ces itinéraires cyclables doit tenir compte des orientations du plan de déplacements urbains, lorsqu’il existe.
Pour télécharger le communiqué de presse au format PDF :
Suite à l’article paru dans la Voix du Nord cet après-midi qui reprend en partie le contenu de notre communiqué de presse publié ce matin, Droit au vélo souhaite apporter quelques précisions afin de nuancer les responsabilités du seul Département :
L’ADAV confirme les propos du conseil général, qui indique qu’une réflexion était déjà en cours avant l’accident sur l’opportunité de créer deux voies bus et vélos. Ses services travaillent en effet sur cette possibilité suite à une demande formulée par l’ADAV après réfection de la couche de roulement de la rue du Faubourg d’Arras il y a maintenant près de 3 ans.
En constatant cette réfection, l’ADAV avait sollicité le Département du Nord et la Ville de Lille pour modifier les marquages et ainsi créer une voie dédiée aux bus et aux vélos conformément aux prescription de l’article L228-2 du Code de l’Environnement et des orientations du PDU de Lille Métropole.
Plusieurs réunions ont eu lieu en associant également les Villes de Fâches-Thumesnil et Wattignies pour étudier ce projet.
Si tous le monde reconnait le caractère autoroutier de l’axe et sa nécessaire adaptation, l’approche des municipales semble pousser les trois villes concernées à la temporisation et ainsi faire perdurer la situation actuelle ou aucun marquage n’est réalisé à l’exception des passages piétons.
Cette absence de marquage, pour le moins surprenante, permet d’attendre en laissant de fait la possibilité de rouler à deux de front sur la rue tout en évitant de contrevenir à l’article L228-2 du Code de l’Environnement. Les voies de circulation n’étant pas marquées laissent supposer que le chantier n’est pas terminé...
Combien de temps faudra-t-il encore attendre pour qu’une décision soit prise ? La « colère des riverains » sera-t-elle suffisante pour accepter de limiter le transit sur cet axe qui sert de délestage à l’autoroute A1 saturée ?