Pour beaucoup de monde partir en randovélo peut sembler plaisant mais hors de leur portée, et pourtant ! Ça ne nécessite en réalité presque aucune connaissance en réparation de vélo, pas plus qu’une bonne condition physique, un équipement dernier cri ou un portefeuille bien garni pour pouvoir dormir.
Même si vous aimeriez tenter l’expérience, peut-être avez-vous des réticences à partir car vous ne savez pas comment vous y prendre ? Vous craignez de vous retrouver seul avec un vélo crevé en pleine campagne, en ayant un tube de colle à rustine séchée, et sans avoir pensé à prendre un ouvre-boîte pour ouvrir vos conserves ? Cet article est fait pour vous ! Il aborde les principales barrières mentales qu’une personne n’ayant jamais effectué de randovélo pourrait avoir et répondra donc aux sujets suivants :
- Compétences et forme physique : « est-ce que je peux voyager en bicyclette sans risque, même si je dois souvent m’y prendre à plusieurs reprises pour que ma rustine daigne tenir, et que physiquement j’suis plus Robert que Redford1 ? »
- Matériel : « j’ai aucune idée de ce qui est important ou non d’emporter. En plus mon vélo et mon matériel de camping est loin d’être dernier cri. Est-ce que ça ira quand même ? »
- Camping sauvage : « dormir n’importe où ? Houlà, très peu pour moi ! Je crois que c’est très difficile de trouver des lieux paisibles où passer la nuit, j’ai très peur de faire de mauvaises rencontres ! En plus c’est illégal le camping sauvage, non ? »
- Bons plans en vrac : « est-ce qu’il y a des astuces permettant de se faciliter le voyage ? Comment savoir où sont les voies vertes ? Ah bon, le canal du Midi est à fuir, comment aurais-je pu le savoir ? Et si je veux mettre mon vélo dans un train, combien ça coûte ? Comment ça ma boîte mail risque de m’être inaccessible si je ne l’ai pas bien configurée ? (etc.) »
Rentrons maintenant dans le vif du sujet : en vélo, Simone !
I – COMPÉTENCES ET FORME PHYSIQUE : tout va bien, y’a pas de hic !
Comme compétence pour être prêt·e à partir en randovélo, je dirais qu’il faut avoir déjà réparé une crevaison, savoir remettre une chaîne qui a déraillé et réajuster la tension dans vos câbles de frein et de vitesse… et c’est tout !
« Et si ma chaîne casse ? Si un de mes câbles de frein ou de vitesse se rompt ? » Holà, pas de panique, vous ne partez pas faire un tour du monde ! La probabilité que vous rencontriez ces problèmes est d’une part quasi négligeable, d’autre part si ça arrive et que n’avez pas le matériel ou les compétences pour réparer, n’ayez crainte : vous ne voyagez pas dans le désert, vous rencontrerez rapidement un·e cycliste pour vous dépanner, ou un·e habitant·e pour vous aider et chez qui laisser votre monture le temps d’aller jusqu’au vélociste le plus proche.
Et la condition physique ? Si vous savez faire du vélo, vous pouvez partir en voyage.
En premier lieu, on ne prend jamais de sac à dos, sinon on serait cassé au bout d’une journée. Grâce aux sacoches, c’est notre vélo qui porte tout, pas nous.
Egalement, parce que les bagages ne représentent que 10 à 15 kg de plus à transporter, ce qui ne rajoute au maximum que 20 % de poids en plus que lorsque vous êtes habituellement sur votre vélo.
Enfin, parce que rien ne vous oblige à parcourir 100 km par jour, vous pouvez faire des sauts de puce ! Personnellement une journée typique pour moi, c’est de parcourir 30 km, ce qui est déjà bien assez pour découvrir les lieux traversés, leur histoire, leur culture...
Pour avoir pratiqué les deux, voyager à vélo est infiniment plus facile qu’à pied, en partie grâce au sac que vous n’avez pas sur le dos, mais aussi parce que le vélo offre une immense souplesse : en 4 minutes vous parcourez 1 km, ce qui permet d’évacuer de nombreuses questions logistes… et même de sourire si vous venez d’effectuer un km dans la mauvaise direction !
II – LE MATÉRIEL
Avoir l’équipement nécessaire ne coûte pas très cher, les premiers prix, les emprunts à vos proches et les achats de seconde main feront très bien l’affaire pour un premier voyage. Vous trouverez ci-dessous une liste de matériel qui me semble nécessaire, à adapter aux situations de chacun·e. L’équipement qui suit est plutôt minimaliste, pour des raisons de volume de bagage : si je prenais un peu plus, il me faudrait une troisième sacoche ou faire des compromis.
C’est chaudement conseillé de mettre dans des sachets plastiques les différentes familles d’objets (nourriture, vêtements, outils…). Ainsi si votre sacoche n’est plus tout à fait imperméable les sachets apporteront une deuxième protection contre l’eau. De plus ça permet de sortir d’un coup tout ce qu’il faut pour manger ou se changer.
Vélo :
• Vélo en bon état de fonctionnement : roues gonflées à au moins 2 bars ; freins ; transmissions ; chaîne huilée ; pièces lubrifiées ; roues pas/peu voilées…
• Porte-bagages et sacoches arrières imperméables, d’au moins 20L.
• Béquille
• Porte-gourde avec gourde. Je recommande 1,5L pour être serein.
• Antivol « U » ou chaîne
• Toile ou protège-sac imperméable pour protéger les affaires posées sur vos bagages, comme votre tente et votre literie.
• 2 tendeurs pour maintenir le tout.
• Lumières avant et arrière
• Catadioptres
• Sonnette
• Casque bien ventilé, avec dans l’idéal une petite visière pour protéger de la pluie et des rayons du soleil.
• Éventuellement une petite sacoche sous la selle
• Éventuellement une housse de vélo pour le transporter en train ou en car.
Literie :
• Tente ou hamac avec bâche, mais je pense que ça complique beaucoup l’expérience. L’avantage de la tente est qu’elle se pose presque n’importe où, qu’on peut y mettre tous ses bagages – ça limite la crainte de vols –, et qu’on reste à l’abri de la pluie. J’ai pour ma part une tente 2 Secondes, c’est très pratique pour deux raisons : la rapidité pour la plier et la déplier, mais aussi car ce sont des tentes autoportantes, c’est-à-dire que si vous souhaitez la changer de place une fois dépliée, vous pouvez le faire immédiatement.
• Duvet
• Sac à viande, c’est-à-dire un drap cousu dans lequel s’envelopper la nuit. Ca permet de ne laver que lui lorsqu’il est sale, et non le duvet qui par exemple met beaucoup plus de temps à sécher.
• Matelas gonflable ou tapis de sol
• Petit oreiller ou oreiller gonflable (ou vêtements roulés en boule si ça vous suffit).
Outils : personnellement presque tout rentre dans un ancien pot en plastique de pâte à tartiner, ce qui économise de la place et empêche vos outils de trouer un sachet
• Un outil multifonction : pince, pince coupante, tournevis et embouts, mais aussi couteau, ciseaux, tire-bouchon et décapsuleur mais on n’est pas obligé·e·s de boire, hein ;-) ?
• Kit crevaison : rustines, colle, grattoir, chambre à air de rechange, 2 ou 3 démonte-pneus, pompe, scotch. Attention, lors d’une canicule la colle à rustine d’un tube déjà ouvert sèche, prenez donc plusieurs tubes jamais utilisés. Sachez également qu’un simple scotch, enroulé plusieurs fois au niveau de la rustine en lieu et place de la fameuse colle, pourra vous servir des centaines de kilomètres !
• Pour resserrer freins, vitesses, guidon... : adapter les outils en fonction du vélo, en prenant soin de ne rien oublier. Penser aussi à prendre pince et pince coupante (qui peuvent être remplacées par un outil multifonction, cf plus bas).
• Gants en latex ou chiffon.
• Éventuellement car il y a peu de risques que ça arrive :
◦ contre une chaîne cassée : un dérive-chaîne, avec une paire d’attaches-rapides
◦ si un câble lâche : câble de frein ou de vitesse
◦ si une roue se voile : une clé à rayons
Vêtements : à prendre en fonction de votre situation, en tout cas on veillera à prendre des habits pouvant être multi-fonction. Par exemple plutôt que de prendre un second pull, je mets mon marcel, mon t-shirt, mon polaire voire mon K-way, et ça suffit. Vous pouvez partir avec vos vêtements de tous les jours, ça marche très bien ; s’ils ont plein de poches refermables c’est un plus.
• Vêtement imperméable et anti-soleil (K-way)
• Maillot de bain (peut aussi servir de sous-vêtement)
• Éventuellement un couvre-chef, mais on a déjà un casque de vélo ou un t-shirt pour ça.
• Je ne conseille pas de prendre une paire de chaussures supplémentaires pour le soir, car ça prend de la place.
Le miam-miam : perso je mange froid ; je crois qu’un réchaud ne prendrait pas beaucoup de place mais n’ai jamais essayé, je suis bien sans. Quand j’ai envie de manger chaud, je vais au "restau".
• Couteau, fourchette et cuillère pliables pour ne pas percer le sac plastique, sinon couverts normaux qu’on enroule plusieurs fois dans un sachet.
• Un bol en plastique assez rigide, dans lequel on mangera et on préparer la popotte. S’il a un couvercle il pourra aussi stocker de la nourriture.
• Un ou deux grands bocaux vides, pour y mettre les restes des boîtes de conserves ou les fruits et légumes qui craignent la compression.
• Barres de céréales (ration de survie)
• Pour manger végétalien et équilibré, on pourra prendre :
◦ féculents :pain ; semoule complète (mettre de l’eau froide, attendre 15 minutes et c’est prêt !) ; flocons d’avoine ; raviolis.
◦ légumineuses (en conserve) : poix chiche/haricots blanc/poix cassés/lentilles
◦ fruits et légumes frais pouvant être mangés crus
◦ fruits secs ;
◦ graines ;
◦ produits transformés : confitures, biscuits, tartinades, pâtes de fruit... ;
◦ éventuellement un petit contenant fait pour conserver du sel, du poivre, des épices.
➔ Au final, on s’en sort avec des repas goûtus et bons marchés, mais il faut le dire pas hyper variés.
• Ouvre-boîte sauf si vos couverts rétractables ou votre multifonction le font déjà
Bien-être/santé :
• Papier toilette biodégradable. Préférez l’enterrer plutôt que le brûler.
• Savon d’Alep pour laver peau, cheveux, vêtements et couper la barbe (le prendre bio pour les points d’eau qui vous accueilleront)
• Gant de toilette, qui sert notamment de récipient pour savon humide
• Serviette microfibre de moins d’1m2 c’est suffisant
• Bicarbonate de sodium qui sert aussi de déodorant et de dentifrice (on peut le mettre dans une tout petit pot en plastique)
• Brosse à dents pliable, pour ne pas percer votre sac plastique
• Rasoir avec son capuchon (idem)
• Éventuellement crème solaire (bio pour les points d’eau qui vous accueilleront)
• Kit médic : désinfectant, pansements, compresses ; bande de gaze et/ou scotch ; paracétamol, ultralevure, pince à échardes, tire-tique, aspivenin avec embouts.
• Couverture de survie : peut aussi servir la nuit pour isoler du froid du sol, sous votre matelas
• Médicaments personnels
• Lunettes de soleil
• Bouchons d’oreilles dans un mini étui rigide
• Préservatifs et autres joyeusetés !
Porte-feuille :
• Carte d’identité
• Carte vitale
• Argent liquide
• Carte bancaire
◦ le cas échéant son boîtier de sécurité : indispensable pour réserver un transport en ligne.
• Carte Pass-Pass et/ou Navigo : pour pas se retrouver à payer inutilement des transports chez vous ou à Paris.
• Ordonnance médicale
• Attestation de mutuelle ou de CMU
• Justificatifs permettant d’avoir des réductions ou la gratuité dans des musées et médiathèques : attestation Pôle Emploi, carte étudiante…
• Carte de réduction SNCF
Divers :
• Gilet jaune : pour la vélorution ;-) !
• Lampe frontale : pas nécessaire mais très pratique la nuit, et sert à pallier une éventuelle défaillance de la lampe avant du vélo.
• Éventuellement lampe éclairant à 360° : pas nécessaire mais très pratique pour la suspendre à la tente, la poser sur le sol…
• Une réserve de sachets plastiques, épais et/ou transparents (si vous n’en avez pas, des sacs poubelles feront l’affaire)
• Sac de congélation refermable pour y mettre vos effets les plus sensibles à l’humidité.
• Quelques numéros de téléphone sur papier, au cas où votre téléphone n’a plus de batterie.
• Téléphone portable
• Chargeur(s) adapté(s) au téléphone portable et aux lumières
• Piles de rechange
• Boussole
• Carte papier ou téléchargée sur un smartphone
• Briquet
• Ficelle
• Stylo, crayon, feuilles, timbres, enveloppes
• Câble pour connecter un appareil photo ou un téléphone portable à un ordinateur, et ainsi vider leur mémoire
◦ Le cas échéant clé usb
• Livre, banjo...
III – LE CAMPING SAUVAGE ou comment dormir dans des endroits de rêve pour pas un rond !
Dormir à l’hôtel et même en camping peut vite coûter très cher, et n’est pas très dépaysant. A contrario, le camping sauvage ne coûte rien, et vous offre en plus des souvenirs inoubliables : vous pourrez vous endormir sur le site du Pont du Gard ou en pleine Camargue sauvage ; entendre le murmure des vagues ou le grincement des pins ; être au milieu des marais salants ; à côté d’un paisible canal ; vous réveiller devant un étang fourmillant d’oiseaux...
En France, le camping sauvage est par principe autorisé... sauf quand il est interdit ! La bonne nouvelle, c’est que la plupart de ces interdictions tombent quand il s’agit de bivouac sauvage, qui est le fait de dormir une seule nuit à un endroit donné, sous tente ou à la belle étoile. Dans la pratique, si vous bivouaquez dans un endroit où ça n’est pas autorisé (ce qui en soi est déjà rare), non seulement il faudrait que des flics vous trouvent, mais en plus qu’ils soient zélés au point de vous mettre une amende. Autrement dit vous pouvez dormir tranquille.
La question est : où dormir paisiblement, et est-ce facile de trouver cet endroit ? Mon seul critère non-négociable quand je cherche un endroit où dormir est que je me sente en sécurité.
Pour cela, je cherche un endroit faiblement fréquenté la nuit, et au sein de cet espace je me mets là où c’est difficile voire impossible d’apercevoir ma tente depuis la route/le chemin. Comme en vélo on parcourt 1 km en 4 minutes, une énorme quantité d’options s’offrent à nous, il ne reste plus qu’à choisir : le long d’un chemin ou d’un cours d’eau, dans une prairie, un champ, une vigne, un espace boisé ou un parc ; en face d’un lac ; sur l’espace enherbé près d’un centre touristique, d’une école ou d’un cimetière ; derrière une église ; sur un terrain de foot… et en cas d’orage ? Poser sa tente sous un pont peut être utile et rassurant…
Je conseille de chercher cet endroit et de vous y installer tant qu’il fait encore un peu jour : c’est bien plus facile pour « sentir » un lieu qu’en pleine nuit ; on économise nos piles ; et si l’on veut s’assurer de ne pas déranger on peut aller toquer chez les éventuel·le·s propriétaires.
Même dans les très grandes villes ces endroits paisibles se trouvent facilement. On peut profiter des visites faite la journée pour garder en tête tel et tel coin qui ont l’air paisible. Egalement, ma technique favorite consiste à descendre ou remonter un cours d’eau (on choisira la direction en fonction de là où ça paraît le moins urbanisé sur une carte) : longer un cours d’eau vous permet de ne pas vous perdre dans les méandres de la ville, et en plus après quelques km vous trouverez généralement un lieu peu fréquenté la nuit (parc, port de plaisance, friche…). J’ai ainsi toujours trouvé des lieux très calmes, à 15 ou 30 minutes de centres urbains.
Si on ne se sent pas tout à fait rassuré, ne pas hésiter à pédaler quelques minutes de plus, il vaut mieux ça que dormir que d’un œil…
Et les personnes malveillantes ? Je pense souvent au sketch de la chauve-sourie enragée de Bigard, je crois que c’est une question d’infime mais malheureuse probabilité.
Comme alternative au camping sauvage, on notera l’existence de sites web permettant d’être accueilli gratuitement chez l’habitant, comme couchsurfing.com ou le site spécialisé pour les voyageurs à vélo fr.warmshowers.org. Je n’ai jamais testé mais on m’en a dit que du bien.
Encore une autre solution : on pourra aussi alpaguer l’habitant·e, voire sonner chez lui/elle et lui demander un coin de pelouse (mieux vaut être plusieurs niveau sécurité).
Tout in haut de ch’terril !
→ testé lors d’min voyach din l’Nord-Pas-d’Calais ;-) !♫ J’vos du pays v’là l’manière que j’m’y prinds
Sans débourser un sou d’train
Et j’passe mes vacances tout in haut de ch’terril
J’ai toudis d’la chance l’terrain y’est jamais pris
J’monte eum’toile ed’tente, j’vis tout seul, et j’m’arringe
Si y fait gris ej’cante, et j’sus heureux d’faire du campinche
Je m’fais la popotte, j’vis bien mieux qu’à l’hôtel ♪[Tout in haut de ch’terril, chanson d’Edmond Tanière]
IV – Bons plans en vrac :
• Quels sont les trajets recommandés et ceux à éviter ? Il y a la très pratique carte interactive de l’association af3v.org (association pour les véloroutes et voies vertes). Vous pouvez lui faire confiance, et en cliquant sur un tronçon vous aurez sa fiche détaillée, avec les lieux touristiques à proximité et de précieux témoignages. Si vous lisez plusieurs témoignages horripilés, ne tentez pas votre chance en vous disant « ils datent de plusieurs années, depuis ça a peut-être changé ! » : d’expérience, vous serez très certainement déçu·e·s !
Sur la carte de l’AF3V, les trajets confortables ou corrects sont en violet, rose et jaune. Les itinéraires en gris sont à proscrire, sauf si vous souhaitiez faire du cross pour esquiver tous les dix mètres des nids de poules et des racines, les ronces s’agrippant à vos sacoches, les chemins si étroits qu’on ne peut croiser un·e autre cycliste… de quoi gâcher tout plaisir en se focalisant sur son vélo plutôt que sur le paysage. C’est le cas de la quasi-totalité du fameux canal du Midi, qui relie Toulouse à Sète. Tellement désagréable que j’en ai fait une partie en TER !
• Mettre son vélo dans des transports en communs :
◦ TGV, Intercités, OuiGo, cars... Pour tout ce qui est ferroviaire, on pourra se renseigner là : https://www.oui.sncf/aide/transport-de-votre-velo ; pour les cars chaque compagnie a ses règles. On se figure parfois que c’est impossible ou que ça coûte un bras de mettre son vélo dans un transport en commun, alors que c’est largement le contraire. Si vous voulez pallier à tous les risques et imprévus de votre voyage, je ne peux que vous conseiller d’emporter une housse de transport pour vélo. Neuve elle coûte au minimum 60€, mais elle se trouve souvent d’occasion et est un bon investissement car un vélo dans une housse n’est presque jamais surfacturé. Son seul inconvénient à mes yeux est d’être assez encombrante et de peser 1 kg, alors qu’elle ne sera généralement utilisée qu’en début et fin de voyage.
◦ Les Ouibus ont officiellement une taille maximale pour les bagages en soute qui empêchent le transport des vélos non-pliables, mais dans les faits je n’ai jamais eu de problème.
◦ Sur certaines compagnies de car, le nombre de bagages supplémentaire est limité, ce qui de fait vous exclut car vous en aurez trop. Cela dit, vous pouvez ruser en mettant par exemple plusieurs bagages dans votre housse de vélo.
• Remplissez votre gourde ! Dès que vous pourrez, remplissez entièrement votre gourde, même si elle n’est qu’à un tiers vide… C’est toujours ce tiers là qui vous manquera lorsque vous aurez une insoutenable envie de boire, et qui pourra vous faire passer une très mauvaise nuit. A ce propos un lieu bien utile pour trouver de l’eau potable : les cimetières.
• Où trouver des prises électriques pour recharger ses appareils, pour avoir du wifi, de l’eau : médiathèques, offices de tourismes, musées, monuments historiques, restaurants, gares... Ne pas hésiter à demander aux personnes à l’accueil si elles peuvent vous aider, je n’ai jamais rencontré un refus. Au contraire, les gens sont contents de pouvoir aider ce qu’ils se représentent un·e courageux/se aventurier·e (alors qu’en fait on n’est pas des aventurier·es, on passe juste de super vacances, probablement bien plus agréables que tous ces gens utilisant leur voiture !).
• Certaines boîtes mails se verrouillent en cas de connexion à un endroit inhabituel avec un terminal inconnu, même si c’est en France. Récupérer le compte peut devenir impossible si la boîte mail de récupération se bloque pour les mêmes raisons ! Attention donc à bien configurer votre/vos compte-s.
• Numériser avant de partir ses documents importants et se les envoyer sur sa boîte mail réduit les méfaits d’une perte ou d’un vol de portefeuille.
• N’hésitez pas à commencer petit… Faire le tour du quartier "en situation réelle" peut s’avérer bien utile pour remarquer des dysfonctionnements.
• Le grand air et le soleil lavent votre linge ! Comme je ne voyage qu’avec deux ou trois vêtements de chaque type, cela m’incite à les laver régulièrement. Qu’à cela ne tienne, un point d’eau et quelques minutes suffisent ! Mon savon d’Alep étant bio, je peux l’utiliser n’importe où : étang, rivière, lavabo... Le lavage consiste surtout à enlever les tâches. En effet, une fois le linge mouillé, pour désinfecter et chasser les mauvaises odeur nous pouvons faire confiance... au grand air et au soleil ! L’ozone présent dans l’atmosphère est un antibactérien, quant au soleil il blanchit le linge blanc1 (si toutefois il est en fibres naturelles, sans quoi il le jaunit2). C’est plus agréable que d’être dans une laverie, non ;-) ?
Cet article se termine ici, je vous souhaite de très bons voyages à vélo !
Si vous avez des questions, critiques, suggestions, infos à partager… n’hésitez pas à les envoyer à justinfaitduvelo@protonmail.com
Justin, qui savoure année après année son tour de France