Grand absent du réaménagement du centre ville, le vélo semble enfin pris en compte par la municipalité.
Avec l’arrivée du tramway et la rénovation du centre ville, la ville de Valenciennes s’est profondément transformée ces dernières années, mais au milieu de tous ces
travaux le vélo a été le principal oublié. Durant ce vaste et long chantier, la réponse de la ville aux demandes des cyclistes était toujours identique : un centre ville en
zone 30, avec des voies de circulation étroites, moins de voitures avec l’arrivée du
tramway et le vélo trouvera naturellement sa place.
Malheureusement, si la zone 30, est bien limitée à 30 km/h, les dispositifs
contraignants pour les automobilistes sont absents, et ce sont les cyclistes qui
assurent souvent le rôle de ralentisseur car le concept de zone 30 est encore loin
d’être assimilé par la majorité des automobilistes. Inversement aux heures de
pointe, où ça bouchonne sur certains axes, tellement étroits, nous sommes
contraints d’attendre derrière les voitures ou alors d’emprunter les trottoirs non
cyclables. Alors, on en vient même à regretter la période des travaux où seuls les
cyclistes pouvaient encore circuler. Quant au nouveau plan de circulation, pour gérer le
flux d’automobilistes, mais imposé à tous, il contraint souvent le cycliste à des
détours pour tenir compagnie aux voitures sur les boulevards avec balade
autour des ronds points. Pas un seul contresens cyclable ou un seul accès à
une voie de bus qui nous permettrait d’éviter l’itinéraire voiture et de nous soustraire
des contraintes imposées à la voiture. Pourtant, nous aurions pu espérer
qu’après un tel chantier de rénovation, pédaler en ville serait un vrai plaisir incitatif
pour tous les candidats à la bicyclette, mais la ville n’avait jusqu’à présent pas
pris en compte la place du vélo, trop occupée à accueillir son tramway.
Finalement le vélo ne représente que 1% des modes de transport à Valenciennes…
Devant ce constat alarmant, et après quelques contacts avec les services
techniques de la ville, nous avons demandé et obtenu la création d’une commission
vélo régulière. Un groupe de travail a été rapidement formé avec la
participation de quelques élus, de techniciens, de membres du cabinet du
maire et du SITURV (Syndicat Intercommunal des Transports Urbains du
Valenciennois). Pour résoudre le problème d’accessibilité au centre
ville nous avons proposé dans un premier temps de généraliser les contresens
dans la zone 30 de l’hyper-centre puis de nous attacher à aménager les boulevards
de ceinture et radiales qui desservent les communes voisines. Nous sommes allés
ensuite sur le terrain pour repérer, mesurer les rues du centre ville et nous avons
ainsi pu faire des propositions de contresens cyclables, demander l’ouverture
de quelques voies de bus aux cyclistes et solliciter d’autres aménagements ponctuels.
Après discussion en commission et vérification sur le terrain de notre diagnostic
avec les services techniques de la ville, il a été convenu que cinquante
rues du centre ville en sens interdit, seraient ouvertes aux cyclistes à contresens. La
prochaine commission vélo devra entériner leur mise en oeuvre : massive et en une
seule fois ou progressive.
Un schéma directeur vélo est aussi à l’étude avec la ville et le SITURV, il dépassera largement les frontières de Valenciennes. Les plans d’aménagement des boulevards,
gérés par Valmétropole, nous sont aussi communiqués pour avis et des arceaux pour attacher les vélos fleurissent un peu partout en ville. Suite à l’action de l’ADAV,
une politique vélo commence ainsi à naître à Valenciennes et nous ne pouvons que nous
féliciter du bon fonctionnement de la commission vélo. Nous en attendons maintenant
avec impatience les premières concrétisations fortes sur le terrain.
Alain Legrand, correspondant local de l’ADAV dans le Valenciennois.
Article paru dans le numéro 54 (mai 2007) de L’Heurovélo.
