Rue Saint-Michel à Arras Durée prévue du réaménagement « provisoire » ?

Association Droit Au Vélo (ADAV)
Antenne locale d’Arras
Maison des sociétés
16 rue Aristide Briand
62000 Arras
arras@droitauvelo.org

à : M. Jean-Marie Vanlerenberghe
Maire d’Arras
Président de la Communauté Urbaine d’Arras
Place Guy Mollet
BP 913
62022 Arras cedex

Arras, le 7 octobre 2008

Objet : Durée prévue du réaménagement “provisoire” de la rue St Michel ?

Monsieur le Maire et Président de la Communauté Urbaine d’Arras,

Alors que l’ADAV Arras demandait que la rue St Michel entre le pont de chemin de fer et la rue des Rosati soit réaménagée en faveur des cyclistes avec la création de deux bandes cyclables (voir cyclofiches disponibles sur le site http://adavarras.perso.neuf.fr/), la CUA a créé en pleine semaine de la mobilité deux zones de stationnement de chaque côté de la rue.

Ce réaménagement est critiquable à plusieurs égards.

Tout d’abord, il est en contradiction frappante avec la loi dite LAURE (Loi sur l’Air et l’Utilisation Rationnelle de l’Énergie publiée au JO du 01/01/1997) dont l’article 20 a été transposé dans l’article L 228-2 du Code de l’environnement. Cet article stipule que :

« à l’occasion des réalisations ou des rénovations des voies urbaines, à l’exception des autoroutes et voies rapides, doivent être mis au point des itinéraires cyclables pourvus d’aménagements sous forme de pistes, marquages au sol ou couloirs indépendants, en fonction des besoins et contraintes de la circulation.
L’aménagement de ces itinéraires cyclables doit tenir compte des orientations du plan de déplacements urbains, lorsqu’il existe.

En 2003, deux associations de la FUBicy (Fédération des Usagers de la Bicyclette) ont gagné leur procès auprès de la Cour Administrative d’Appel, après un premier recours au Tribunal Administratif. Ces deux jugements font jurisprudence et tranchent nettement pour une application de la loi favorable aux cyclistes. Pour plus de détails, voir http://www.fubicy.org/spip.php?article18

D’autre part, ce réaménagement met en danger les cyclistes à cause des zigzags des voies de circulation, de la pression du trafic et du manque d’espace vital à la sécurité. Les cyclistes quotidiens, qu’ils soient membres de l’ADAV ou pas, se sentent les oubliés de la politique de mobilité de la ville d’Arras et de la CUA. Beaucoup de cyclistes roulent sur le trottoir maintenant, s’y sentant plus en sécurité que sur la rue. Quant aux camions, ils ne peuvent plus se croiser faute de place.

Nous connaissons votre argument principal – relayé par la presse locale – en faveur de ce réaménagement : la demande des riverains qui souhaitaient plus de places de stationnement. Mais les 37 places de stationnement créées officiellement pour les riverains servent surtout, là ou ailleurs dans le quartier, aux clients de la SNCF.

Certes, le développement du vélo n’est peut-être pas la panacée. Mais un parking à vélo digne de ce nom à la gare d’Arras (c’est-à-dire sécurisé et important : les 18 places prévues pour juillet 2009 après 2ans et demi de négociations sont très insuffisantes) permettrait de gagner des places de stationnement. Tous les matins, le TERGV vers Lille est bondé et une partie de ses usagers quotidiens n’utilise pas le vélo pour se rendre à la gare de peur de le retrouver vandalisé le soir. Des témoignages que nous avons recueillis le démontrent.

Le samedi 20 septembre sur le marché et le lundi 22 septembre lors du conseil municipal, vous avez affirmé que cette nouvelle disposition de la voirie était provisoire. Soit. Mais “provisoire” pour combien de temps ? Le stationnement sur la Place des Héros l’a été en son temps… Il est donc “provisoire” depuis 30 ans ! À Arras, lorsque l’on crée de nouvelles places de stationnement, l’histoire semble montrer qu’il est très difficile de revenir en arrière.

Depuis sa création, l’ADAV Arras réclame un groupe de travail vélo (GTV). Après votre accord de principe, nous venons d’être conviés à une réunion de travail à la CUA le lundi 20 octobre à 9h30 et nous nous en réjouissons. À l’avenir, cela évitera peut-être de ne constater qu’après coup les nouvelles embûches créées sur le chemin des cyclistes arrageois. Par ailleurs, cela permettra peut-être de savoir pourquoi nous n’avons reçu aucune réponse au sujet des demandes d’améliorations que nous avons fait parvenir à la CUA cet été au sujet de l’axe cyclable Lobbedez-Bapaume (18 juillet 2008 / Cyclofiche 2 : Axe Lobbedez – Bapaume – République, format PDF 1.063 ko).

Il reste beaucoup de travail à accomplir pour qu’Arras et son agglomération accorde une place plus importante à la bicyclette comme mode de déplacement urbain à part entière. Et l’ADAV compte bien jouer à Arras le rôle qu’elle joue dans d’autres villes ou collectivités de la région : celui d’une force de proposition reconnue en matière de déplacement à vélo. Nos critiques se veulent constructives…

En espérant que ce courrier aura su retenir votre attention, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Maire et Président de la Communauté Urbaine d’Arras, l’expression de nos salutations les meilleures.

Signé : les membres de l’ADAV Arras

Arras : le stationnement rue Saint-Michel en question (L’observateur de l’Arrageois)

En guise de post-scriptum, quelques images édifiantes :

Avant : des voitures qui roulaient trop vite

Après : des zigzags dangereux pour les cyclistes. Les voitures roulent toujours trop vite et les cyclistes débutants vont rouler sur le trottoir.

Un petit jeu : chercher la cycliste… à quand le premier accident ?