Le vélo on le dépasse et puis on l’oublie...
Du point de vue de l’automobiliste, il y a deux prémisses :
1° Le cycliste est une tache dans le champ visuel, une mouche dans un bol de lait : il faut l’éliminer.
2° Le cycliste avance comme un escargot, il est assimilable à un obstacle fixe.
Conclusion de l’automobiliste : le cycliste, je le dépasse puis je m’empresse de l’oublier.
De là proviennent des comportements aberrants, tels que queue de poisson par dépassement suivi de tourne-à-droite ou dépassement triomphant quelques dizaines de mètres avant un feu rouge où le cycliste va immanquablement rattraper la voiture.
Ces comportements sont moins méchants (= volontairement nuisibles) que bêtement inconscients. Ils mettent cependant le cycliste en danger. Quand les automobilistes feront de temps en temps à vélo le trajet qu’ils font tous les jours en voiture, ils seront plus respectueux des cyclistes. On peut imaginer que l’on n’obtienne son permis de conduire qu’après avoir roulé une demi-heure à vélo dans la circulation. Mais si après cela l’automobiliste ne se remet plus en selle, il est à craindre qu’il oubliera son éphémère expérience cycliste.