Vendredi, l’Hazebrouckois Érick Roussel, est décédé. Il était un militant du droit au vélo.
« Une heure avec un prince c’est l’équivalent d’une heure avec un manant », disait Érick Roussel. Cet Hazebrouckois est décédé d’un cancer, vendredi, à l’age de 65 ans. Il était connu pour son engagement pour le vélo. Ses amis de l’ADAV (association pour le droit au vélo), où il était très impliqué, décrivent un homme qui « mettait en avant l’être humain et le respect de l’autre ». « Son cheval de bataille, c’était les déplacements et la mobilité douce », ajoutent-ils. Il militait pour le SEL (système d’échange local), ainsi qu’en faveur des migrants.
« Les gènes de l’engagement »
Ce père de trois enfants, « à qui il a transmis les gènes de l’engagement », et grand-père de deux petits-enfants, a exercé le métier de professeur au lycée des Flandres, puis à l’IUT (institut universitaire de technologique) de Saint-Omer. Il enseignait l’économie sociale et solidaire.
Ses funérailles civiles auront lieu mardi à 15 h 30 au crématorium d’Herlies.
SIMON CAENEN
Publié avec l’aimable autorisation de la Voix du Nord.
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TÉMOIGNAGE
Erick Roussel nous a quittés après avoir traversé une épreuve difficile et cela sans jamais se plaindre de son état. Aussi longtemps que la santé le lui a permis, il a continué d’agir et de participer à tout ce qui était possible.
Nous garderons d’Erick une image de solidarité universelle et de combativité pour ses idéaux les plus chers.
La vie locale perd un militant actif au service du bien commun !
Son dernier livre de chevet, de l’auteur Frédéric Lenoir, La guérison du monde, qu’il avait en lecture était vraiment à l’image de ce qu’il voulait voir se réaliser.
En voici quelques extraits : « Notre monde est malade, mais la crise économique actuelle, qui polarise toutes les attentions, n’est qu’un symptôme de déséquilibres beaucoup plus profonds. La crise que nous traversons touche tous les secteurs de la vie humaine. Elle est liée à des bouleversements de nos modes de vie sans doute aussi importants que le tournant du néolithique, lorsque l’être humain a cessé d’être nomade pour devenir sédentaire. »
Il existe pourtant des voies de guérison. En s’appuyant sur des expériences concrètes, l’auteur montre l’existence d’une autre logique que celle, quantitative et mercantile, qui conduit notre monde à la catastrophe : une logique qualitative qui privilégie le respect de la Terre et des personnes au rendement ; la qualité d’être au « toujours plus ». Il plaide aussi pour une redécouverte éclairée des grandes valeurs universelles – la vérité, la justice, le respect, la liberté, l’amour, la beauté – afin d’éviter que l’homme moderne mû par l’ivresse de la démesure, mais aussi par la peur et la convoitise, ne signe sa propre fin.
Les associations dans lesquelles Erick a lutté ont toutes pour point commun le respect de l’humain et la volonté de le mettre au centre de tout, mettre au centre l’être humain par la protection de l’environnement à travers son adhésion à de nombreuses associations comme par exemple l’AMAP du Beau Pays qui soutient un paysan-éleveur bio, ou l’ADAV qui se bat pour promouvoir les déplacements doux et en particulier l’usage du vélo.
Il pensait avec raison que les autres combats sont vains si la dégradation de l’environnement continue de menacer l’espèce humaine dans son existence même.
Nous garderons en tête sa patience à expliquer et réexpliquer les rouages de l’économie capitaliste et les transformations à y apporter, expliquer et réexpliquer l’Économie Sociale et Solidaire et la nécessité de la promouvoir, expliquer et réexpliquer l’urgence du développement des déplacements doux et en particulier du vélo.
Combien sommes-nous à avoir pris conscience - grâce à lui - du drame de la dégradation de l’environnement et de l’impérieuse nécessité d’économiser l’énergie !
Combien sommes-nous à avoir compris - grâce à lui - la vanité et la nocivité de la consommation inutile !
Nous sommes persuadés que s’il y a un paradis, il est déjà occupé à militer pour notamment y faire installer des pistes cyclables pour quand, un jour, nous l’y rejoindrons...
Merci Erick