Béthune se convertit au vélo L’antenne de l’ADAV obtient ses premiers résultats

Activité de l’antenne béthunoise de l’ADAV 2006/2007

En mai 2006, l’antenne de l’ADAV de Béthune a pris contact avec la mairie de Béthune pour lui demander des aménagements cyclables. L’accueil du maire a été favorable, puisqu’il nous a invités à prendre contact avec Serge Pachéka, son adjoint aux travaux.
Depuis, 6 réunions du GTV (Groupe Travail Vélo) ont eu lieu avec l’aide très professionnelle de nos permanents lillois, Michel Anceau et Fanny Steinmetz, qui a maintenant quitté l’ADAV.
Au cours de ces réunions nous avons plus particulièrement demandé l’installation d’arceaux pour attacher les vélos dans les principaux emplacements de la ville et la création de doubles sens cyclables.
Au printemps 2007, une des réunions s’est poursuivie par un parcours en ville et à vélo, afin de repérer d’une façon globale les principaux aménagements possibles. Puis, un repérage précis s’est fait sur le terrain avec Patrick Burgalat, technicien travaux de la ville, durant une matinée pour prendre en photos les 53 emplacements retenus pour installer les arceaux, puis une autre demi-journée pour les aménagements de 12 rues à double sens cyclable, les rues Legillon, d’Annezin, du Pont des dames, Benoîte Vincent, de l’Université, Edouard Herriot, Rue Prévost, Rue Hurbiez, Rue Astrid, Rue de Verdun, Rue du Perroy, Rue Buridan.

 

 

Malgré plusieurs reports de travaux, comme quoi il ne faut pas confondre GTV et TGV, la réalisation de ceux-ci est entrée dans une phase active depuis octobre 2007.
Le premier double sens cyclable vient d’être réalisé rue Legillon à la suite de la réfection complète de la chaussée et concertation sur le terrain pour fignoler cet aménagement.
L’ADAV a inauguré ce premier contresens le samedi 10 novembre en présence de Serge Pachéka et da la presse locale et a sensibilisé les automobilistes de passage, dont le maire ! L’accueil a été très favorable, sauf un automobiliste ronchon « ce que vous faites c’est dangereux ! », sa femme à côté de lui osant ajouter « moi, çà m’arrive de prendre les sens interdits quand je suis en vélo... » Le feu étant passé au vert, je n’ai pas eu droit à la suite de la conversation que je n’ose pas imaginer.
Les premiers arceaux sont également mis en place. Ceux du centre ville le seront un peu plus tard car ils doivent être approuvés par l’architecte des bâtiments de France. Nous avons donné nos directives techniques sur le sujet, laissant le choix du matériau et de la couleur. Il nous a fallu être très opiniâtres pour que les angles vifs soient, en principe, remplacés par des tubes arrondis. Comme quoi les architectes ne sont pas forcément soucieux de la sécurité des citadins, on le constate malheureusement dans la mise en place de nombreux potelets à angle vifs ou trop bas.

En parallèle, l’antenne béthunoise de l’ADAV s’est mise en place par le bouche à oreille, le panier de mon vélo étant toujours approvisionné en dépliants de l’ADAV distribués à bon escient à la sortie d’un commerce ou lors d’une rencontre inopinée. Le « mail à mail » a aussi fonctionné. Nous sommes maintenant une bonne vingtaine.
Cette antenne s’est réunie à quatre reprises pour accompagner et proposer des actions à mettre en place.
Des contacts ont été pris avec les journaux locaux, la Voix du Nord, l’Avenir de l’Artois et Nord-Éclair qui ont relayé les actions entreprises par des annonces et des reportages.

Nous avons participé à la semaine sécurité routière le jeudi 18 octobre par deux actions.
La première en tenant un stand lors du forum organisé par la sous-préfecture sur la place de Gaulle. Grâce au camion gracieusement prêté (me ferez vous grâce de cette expression pas très gracieuse ?) par les transports Serien, avec l’aide de Xavier Beaugrand, Patrice Maillard et le soutien de François Wiel et Noël Luthun nous avons pu faire prendre conscience aux écoliers et collégiens, qui se sont succédé tout au long de la journée dans le poste de conduite du camion, que les angles morts existaient bien, puisqu’il ne voyaient pas leurs camarades répartis tout autour du camion. Rien ne vaut des travaux pratiques pour faire passer un concept qui peut paraître un peu abstrait sur le papier. Même moi, je me méfie plus des camions, camionnettes et autobus depuis cette journée. Alors, si ce conseil ne vous convainc pas tout à fait, je vous en prie, montez dans un camion, même s’il reste à l’arrêt, pour découvrir l’univers très limité du chauffeur.
La deuxième par la tenue d’un stand en centre ville, le même jour en fin d’après-midi, ou nous avons vendu « gratuitement » plus de 40 écarteurs de danger aux passants cyclistes, la plupart ayant été informés au préalable par la presse. Patrice a même créé son « Patrice minute » en en installant directement une petite dizaine. Il fallait voir le sourire de ces dames en repartant.

La ville a organisé, en partenariat avec nous, une réunion publique « faire du vélo à Béthune », annoncée par des tracts toutes boîtes aux lettres et par des affiches abribus. Cette réunion, présidée par le maire, et en présence de Benoît Cousin, notre président et Michel Anceau, directeur de l’ADAV, a réuni une soixantaine de personnes qui ont participé aux débats et fait des remarques pertinentes sur des choses à améliorer. Cette réunion se clôtura par un pot de l’amitié qui permit de continuer les échanges.

 

 

Trois étudiants de l’Université d’Artois, dans le cadre d’une conduite de projet, ont fait un travail d’enquête auprès de 1000 étudiants en février 2007. Les 250 réponses reçues ont montré que 6 % déclaraient utiliser le vélo pour aller à l’Université, mais qu’il y avait un potentiel de 20 %, soit 400 cyclistes supplémentaires. Pour y parvenir, les conditions sont des aménagements adéquats (lieux de dépôts sûrs - à l’université et au domicile -), des itinéraires sécurisés et des locations de longue durée - ce dernier point particulièrement plébiscité par les étudiants étrangers.

Voilà décrits les 18 premiers mois de fonctionnement de l’antenne de Béthune qui se sont faits dans une bonne concertation avec la ville et avec un groupe d’adhérents et sympathisants qui ne fait que grossir.
Il n’y a plus qu’à continuer à pédaler...

Daniel Dourlens, animateur de l’antenne de Béthune de l’ADAV.