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Béthune : la zone de rencontre finalement équipée d’un double-sens cyclable !

mardi 15 mars 2016

Suite à la mobilisation de nombreux Béthunois qui se sont révoltés contre la verbalisation d’un cycliste qui y circulait en sens interdit, la Ville a fini par apposer les petits panneaux réglementaires légalisant cette pratique.

Voici la réaction de l’ADAV sur Twitter via son compte @DroitAuVelo :

#Béthune : @BethuneOfficiel à installé les panneaux réglementaires !😀
Merci à tous pour votre soutien !
@Vdnbethune

Pour rappel, voici les articles publiés à ce sujet dans les pages de l’édition locale de la Voix du Nord, qui s’est fait l’écho des problèmes de signalisation liés à la non mise en application du décret stipulant que les rues à sens unique en zone de rencontre doivent être équipées de double-sens cyclables :

Le 10 octobre

BÉTHUNE : EN ZONE 20, LES CYCLISTES PEUVENT-ILS (VRAIMENT) ROULER A CONTRESENS ?

Daniel Wiel, cycliste et Annezinois, vient régulièrement à vélo à Béthune. Il s’est fait verbaliser récemment pour circulation à contresens dans la Zone de rencontre, en hypercentre, rue des Treilles. C’est en théorie autorisé, mais un flou semble persister au niveau de la signalisation déployée à cet endroit.

Daniel Wiel est un habitué de la circulation à Béthune... mais à vélo. Venant d’Annezin, il préfère se déplacer en ville sur deux roues plutôt que sur quatre, deux fois par semaine. Mais la semaine dernière, il a été verbalisé par des agents de la police nationale, rue des Treilles, pour circulation en sens interdit.

Daniel Wiel dit avoir fait valoir qu’il se trouvait dans une Zone de rencontre (où les piétons ont la priorité sur les vélos, qui ont à leur tour priorité sur les voitures, et où la vitesse est limitée à 20 km/h). « Je ne crois pas me tromper. Dans une Zone de rencontre, on peut circuler à vélo en sens inverse », dit-il. Les fonctionnaires lui auraient fait remarquer que, rue d’Arras, des panneaux indiquent un simple « sens interdit ». Donc applicable aux vélos également. Ces panneaux ont été posés lors du changement de sens de circulation, intervenu fin avril 2015.

Quelle règlementation fait foi ?

Ailleurs, dans certaines rues à sens unique de l’hypercentre, des panneaux additionnels indiquent, sous les sens interdits, l’autorisation pour les vélos de circuler à contresens. Dans d’autres artères à sens unique, on trouve aussi les panneaux bleus, carrés, indiquant à l’aide de flèches les sens de circulation des autos et des vélos, qui se croisent.

Dans le cas des rues d’Arras et des Treilles, quelle réglementation fait foi ? Celle de la Zone de rencontre, ou celle dictée par les panneaux « sens interdit » plantés dans le périmètre la zone en question ? Daniel Wiel en perd son latin : « S’il y a un contresens, on matérialise, on communique, on ne fait pas les choses à moitié. On a le droit, ou on n’a pas le droit. Si c’est interdit, qu’on me le dise et je passe ailleurs. J’ai passé l’âge de faire des conneries sur mon vélo. Je ne suis pas kamikaze et idiot. »

Zoom : quelle signalisation ?

Côté ville, l’adjoint à la circulation, Fabrice Lefrancq, s’est intéressé à la question du sens interdit dans la Zone 20 : « On peut ajouter un panneau Sauf cyclistes mais ça, c’est valable dans Béthune quand on n’est pas en Zone 20. Pour moi, dans une Zone de rencontre, on n’est pas obligé de signaler que les cyclistes peuvent circuler à contresens. La Zone de rencontre s’y substitue. On a une signalisation qui indique le début et la fin de la Zone 20. »

Daniel Dourlens, de l’Association pour le droit au vélo, n’affiche aucune certitude quant à la Zone de rencontre. « Normalement, c’est à double sens pour les vélos. Encore faut-il que tous les usagers le sachent. Que les cyclistes sachent qu’ils peuvent passer, et que les automobilistes vont croiser des cyclistes. »

Il aimerait que des panneaux additionnels soient posés. Avant de relayer la réponse du directeur de l’ADAV : « La signalisation verticale est obligatoire avec au minimum la bavette "Sauf vélos". En son absence, on peut bien se faire verbaliser, mais le cycliste peut attaquer la ville pour non conformité de la signalisation, sauf si un arrêté interdisant le double sens cycliste a été pris par la ville. »

PAR BENOÎT FAUCONNIER


Le 16 octobre

BÉTHUNE : POURQUOI Y-A-T-IL DES PANNEAUX EN CARTON SOUS LES SENS INTERDITS DU CENTRE ?

PAR ANNA MORELLO
Mercredi soir, des pancartes en carton sont apparues en dessous des panneaux « Sens interdit » dans l’hypercentre. Une opération coup de poing des cyclistes en colère qui réclament une signalétique plus visible. L’action fait suite à un PV dressé à l’un d’eux il y a quelques jours. La ville va étudier la question.

Vu de loin, ça semble simple : les rues des Treilles et d’Arras sont en sens interdit et en zone de rencontre. Donc la circulation y est limitée à 20 km/h et le sens interdit ne s’y applique pas aux vélos. « C’est la loi qui le dit ! », clame Daniel Dourlens, de l’Association pour le droit au vélo, article de loi en main.

Le problème, c’est que rien ne le stipule. « Du coup, quand on circule, on se fait insulter par les automobilistes », raconte une cycliste. Même, il y a peu, des vélos y ont été verbalisés pour circulation en sens interdit. « Or ils étaient dans leur droit ! Mais sans panneau, la police n’a rien voulu savoir. »

Une réunion à la fin du mois

Seule solution selon Daniel Dourlens : poser sous les « Sens interdits » un pannonceau précisant « sauf cycliste ». « Nous réclamons ça depuis avril... » N’ayant pas obtenu satisfaction, quelques cyclistes se sont donné rendez-vous mercredi soir pour poser eux-mêmes des pannonceaux « faits maison » en carton...

De quoi attirer des élus. Fabrice Lefrancq, adjoint à la sécurité, les rejoint : « On vous a déjà expliqué que le plan de circulation (mis en place au printemps) n’est pas stabilisé et qu’une fois que ce sera fait, on pourra envisager de poser vos panneaux. Je ne dis pas qu’on le fera, on en parlera en réunion. Vous serez invités à une réunion avec les commerçants à la fin du mois. »

« La ville est hors la loi »

Stabilisation, pas stabilisation, réunion, pas réunion... « Non, vous DEVEZ mettre ces panneaux, continue Daniel Dourlens, la ville est hors la loi. » Fabrice Lefrancq conclut : « Tant que la réunion n’aura pas eu lieu, il n’y aura rien de fait, est-ce que je suis clair ? On ne peut pas décider à brûle-pourpoint... » Une cycliste bondit : « À brûle-pourpoint ? Vous plaisantez ! Ça fait six mois qu’on vous les demande, les panneaux ! » Des petits panneaux qui, parole de technicien du SIVOM, doivent coûter « quelque chose comme 100 € fournis montés... » Tout ça pour ça.
Chacun campant sur ses positions, la discussion a duré un long moment au pied de la mairie avant que les panneaux en carton ne soient quand même posés sous les « Sens interdit ». Ce jeudi soir, il y étaient encore.


Le 17 octobre