La Voix du Nord - Association Droit au vélo : « On est reconnu, mais il faut continuer la lutte »

Association Droit au vélo : « On est reconnu, mais il faut continuer la lutte »
Philippe Delrue, président de l’Association droit au vélo (ADAV).

« Si vous avez peur, vous ne le ferez jamais. Il faut y aller, prendre sa place. » Ces mots de Philippe Delrue, président de l’Association droit au vélo (ADAV), montrent la volonté dont il faut parfois faire preuve pour circuler en ville à vélo. Le président de l’association, qui tenait son assemblée régionale à Saint-Laurent-Blangy, va jusqu’à dire qu’il faut « continuer la lutte ».

– Comment travaillez-vous pour que la place du vélo s’améliore ?

« Le vélo, c’est notre mode de vie. Il faut essayer de limiter la place de la voiture. Dans les villes (Lille et les grosses villes du Nord - Pas-de-Calais – Picardie), on met en place des groupes de travail vélo, avec la commune, l’intercommunalité, les associations. Si les élus perçoivent des choses intéressantes, on a tous à y gagner. Au niveau urbain, on leur a mis la pression donc on a eu des aménagements plus rapidement. »

– Prenez-vous part à la réflexion autour des plans de déplacements intercommunaux ?

« Il faut trouver une continuité entre les réseaux : une piste cyclable dans une commune doit se retrouver dans la ville d’à côté. Petit à petit, il faut essayer que ça change. Parfois, les compétences ne sont pas les mêmes et ça pose problème. C’est l’histoire du mille-feuille et des sous-couches… »

– Qu’est-ce qui freine le développement des déplacements à vélo, dans ce que vous observez ?

« C’est assez variable. Il suffit que l’on se trouve face à un élu opposé à tout changement… »

– N’êtes-vous pas également soumis à l’incompréhension des automobilistes ?

« Si, il y a ça aussi. Tous les six mois, à Lambersart, on organise l’opération J’en ai pour deux minutes : une manifestation sur le terrain contre les voitures stationnées sur les voies cyclables. C’est un problème de sensibilisation. Il faut leur expliquer que quand on fait un écart pour échapper à la voiture, on se met en danger. »

– Quelles actions allez-vous mener prochainement ?

« Nous avons deux mille adhérents, essentiellement des cyclistes urbains. Ils sont une centaine à Lille. Mais il y a beaucoup plus de cyclistes : dans chaque maison, il y a un vélo qui sommeille. Si les conditions se mettent en place, si on a des aménagements à disposition pour rouler et stationner les gens vont s’y mettre. Le stationnement est aussi important que le reste car si on ne trouve pas de quoi se garer à un endroit, on n’y viendra plus à vélo. Le stationnement est aussi une de nos revendications. Il faut continuer la lutte. Aujourd’hui, on est reconnu donc ça va mieux. Au début, c’était difficile de convaincre que le cycliste avait besoin d’espace pour circuler en sécurité. »

Propos recueillis par Géraldine Csizmadia, photos La Voix et Pascal Bonniere

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