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États Généraux du vélo de la métropole

15 et 16 octobre 2009 à Tourcoing

lundi 12 octobre 2009

Suite à l’adoption au printemps par le conseil de communauté de Lille Métropole de la délibération cadre sur les transports, LMCU organisera les 15 et 16 octobre à Tourcoing, sous l’égide de son premier vice-président Éric Quiquet, les États Généraux du vélo.

L’objectif affiché par la communauté est de rééquilibrer les parts modales de chacun des modes de déplacement des habitants à l’horizon 2020 :
- 35% à pied contre 31% en 2006 ;
 10% en vélo contre 2% en 2006 ;
 20% en transports collectifs contre 10% en 2006 ;
 35% en voiture ou en deux-roues motorisés contre 56% en 2006.

Concernant le vélo plusieurs chantiers sont déjà amorcés.
La refonte du Plan de Déplacement Urbain va permettre la fusion des deux schémas directeurs cyclables existants, l’utilitaire et celui dit « de loisir ». Ceci constitue une avancée et permettra, nous l’espérons, d’avoir enfin un réseau cyclable continu et cohérent. Nous dénoncions depuis de nombreuses années cette distinction entre réseau quotidien et réseau de loisir. Pour un usager quotidien elle n’a aucun sens car ces réseaux sont complémentaires.
Jusqu’à présent le réseau dit « de loisir », qui s’appuie pour l’essentiel sur la voie d’eau, a fait peu de cas des cyclistes : revêtement de piètre qualité, entretien aléatoire, signalisation confidentielle, raccordement avec le réseau de voirie classique inexistant et jamais sécurisé…, on est très loin de véritables voies vertes ! Son potentiel est pourtant énorme et les 130 km déjà réalisés doivent contribuer à l’usage du vélo au quotidien en permettant des liaisons directes entre les communes de la métropole…ce qui est très loin d’être le cas aujourd’hui.

voie verte LMCU
voie verte LMCU
Le réseau actuel de voies vertes dans la métropole : par temps de pluie, même les conducteurs de 4X4 refuseraient d’y circuler par crainte de salir leur précieux véhicule. Pour le cycliste, la qualité de l’aménagement est jugé satisfaisante… il est vrai que l’on ne se déplace pas à vélo quand il pleut !

Le réseau sur voirie est quant à lui bien amorcé avec un linéaire supérieur à 320 km. Malheureusement, il est morcelé et entravé par de nombreuses coupures qui rendent difficiles les liaisons intercommunales. Un schéma structurant de 100 km étudié conjointement avec l’ADAV doit aujourd’hui être mis en œuvre pour résorber discontinuités, coupures et points noirs.

Pour y parvenir LMCU s’est dotée pour la première fois d’un budget vélo. Un million d’euros a été alloué en 2009 et cinq millions sont annoncés pour 2010. Le budget de l’année 2009 servira à la réalisation une soixantaine d’opérations, pour l’essentiel des double-sens cyclables demandés par l’ADAV dans les différentes réunions auxquelles elle participe. L’année 2010 devra véritablement s’attacher aux premières réalisations de ce réseau structurant métropolitain.

Les États Généraux seront l’occasion d’impliquer élus et acteurs de la métropole aux objectifs fixés par LMCU :
  améliorer le réseau cyclable par sa continuité, par un maillage fin et par un niveau de sécurité homogène ;
  favoriser la complémentarité avec les transports publics, tout comme le développement des parcs à vélo et la mise à disposition des vélos en libre service.

Trois ateliers seront proposés aux participants. L’atelier 1 expliquera le principe de CODE DE LA RUE qui instaure les zones de rencontre limitées à 20 km/h et qui généralise les double-sens cyclables dans les zones 30, aménagements que refusent encore de trop nombreux élus sur leur territoire. L’atelier 2 s’attachera au STATIONNEMENT DES VÉLOS, élément essentiel, mais souvent oublié, pour favoriser la pratique du vélo. L’atelier 3 portera sur VÉLO ET PÉRIPHÉRIE (Voies vertes et coupures urbaines). Il devra monter l’importance de traiter les coupures et d’aménager qualitativement les voies vertes pour espérer une reprise de la pratique du vélo en dehors de l’hyper-centre des villes.

Pour préparer ces États Généraux du vélo, la population a été invitée en septembre à s’exprimer librement par le biais d’un questionnaire consultable sur internet.

Pour l’ADAV, ce sera l’occasion d’affirmer son souhait pour qu’un véritable système vélo soit développé sur la métropole. Élément indispensable à la réussite d’une politique cyclable, un « système vélo » repose sur trois éléments essentiels et indissociables : les aménagements, les services et la communication.
Imaginerait-on le système automobile amputé d’une de ces composantes ? Par exemple, prévoir des infrastructures routières mais en oubliant la signalétique et le jalonnement ? Ne jamais intégrer la possibilité de stationner et d’entretenir les véhicules ? Ne jamais informer et former les conducteurs ?

C’est pourtant la réalité quotidienne du cycliste.

le système vélo

Ce n’est pas un hasard si aujourd’hui Strasbourg est la ville française la plus avancée en matière cyclable. Elle est la seule à avoir développé depuis de nombreuses années une politique de ville cyclable complète en travaillant à la fois sur le réseau cyclable, le jalonnement, l’offre de location, le stationnement, la communication, la complémentarité avec les transports en commun et les services (atelier de réparation, marquage contre le vol, actions auprès des scolaires, maison du vélo...).
Naturellement tout cela s’est accompagné d’une réduction de la place accordée à la voiture (limitation des accès au centre ville, réduction de l’offre de stationnement…).

Espérons que nos édiles sauront cette fois s’en inspirer.


Michel Anceau (article paru dans L’Heurovélo, numéro 61, septembre 2009.)


Photos de la visite de Courtrai (16 octobre 2009).